[ Lectures ]
Lectures pour Paul-Otchakovsky-Laurens, avec Frédéric Boyer, Bertrand Belin et Fred Léal. – en partenariat avec l’I.BOAT.
Frédéric Boyer lit un extrait de peut-être pas immortelle
Frédéric Boyer a écrit les trois poèmes qui composent ce livre après la mort tragique de sa compagne, Anne Dufourmantelle, l’été dernier.
Le premier, qui donne son titre au livre, et se construit autour de la lettre A, initiale du prénom de la morte, est une invocation, tout autant qu’une évocation, un texte pour dire la douleur, la stupéfaction, l’incompréhension.
Le deuxième est « Une Lettre » à celle qui a disparu, une lamentation et une interrogation.
Le troisième, qui s’intitule « Les Vies », élargit l’interrogation sur la mort, qui sous-tend le livre entier, aux autres vies dans laquelle s’insérait celle qui n’est plus.
Ces trois poèmes font ensemble plus qu’un livre de deuil. On y voit passer une ombre qui fut vivante, on y voit de la vie, plus forte que la mort.
Fred Léal lit un extrait de Soupirs de bêtes en rut
Ce recueil est une sorte d’autobiographie composée de textes et de photos anonymes ou déclassés.
Ceci est un livre. Un livre de lecteur. Un livre (presque) uniquement composé de readymades : textes & photos défraîchis glanés dans mes lieux de prédilection : poubelles, marchés aux puces, allées désertées des bibliothèques ou franges (non moins terreuses) du web, etc. Documents non grata voués à disparaître – pourtant animés d’une énergie tenace, au point de laisser contre toute attente une empreinte.
Bertrand Belin lit un extrait de Grands carnivores
Lui est récemment promu à la tête des entreprises familiales, personnage sinistre et cynique, jaloux de son frère peintre, cultive l’art de soumettre et de se soumettre, de servir l’Empire et ses valeurs. Il n’a d’autre ambition que la restauration de ce qu’il appelle « la grandeur du pays » quand son frère rêveur fait l’artiste, aime, désire. Cultive ainsi de vaines activités, néfastes à l’ordre général. La joie de l’un éveille l’irritation voire la détestation de l’autre. De cette faille entre les deux frères naît inévitablement un déséquilibre, et beaucoup d’imprévu. Surtout si un cirque s’installe en ville…